Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Guérir des blessures émotionnelles

Hommage à David Servan Schreiber

 

David s'en est allée en paix, entouré des siens, après s'être battu jusqu'au bout. Il venait d'avoir 50 ans.

La nouvelle est tombé le soir du dimanche 24 juillet 2011, annoncée par l'AFP.

Photo avec David-Juin 2005-Congrès EMDR

            

Je m'y attendais pourtant, consultant chaque jour ce qui se disait sur la mailing liste des praticiens EMDR.

Nombreux étaient les messages de soutien de ceux qui le connaissaient,  amis proches, connaissances ou de ceux qui avaient suivi des formations  avec lui. 

 

Tous s'accordaient à souligner la gentillesse, la bonté, l'humilité, la clarté et la précision qui le caractérisaient quand il partageait son savoir et sa passion pour l'EMDR et tout ce qui concernait le mode de fonctionnement du cerveau.

 

Je le revois encore lors de conférences ou formations auxquelles j'ai eu la chance d'assister, et me souviens de cette anecdote en juin 2005 où j'ai fait sa connaissance, lors du congrès de l'EMDR à Bruxelles.

 

C'était à Érasme, à la sortie d'un Amphi après une journée de conférences sur les dernières recherches. Un praticien souffrant le martyr avec une sciatique, et pouvant à peine marcher me demanda si je pouvais lui appeler un taxi pour rentrer à son hôtel. Me rendant compte qu'il ne pourrait y arriver seul, je recherchais autour de moi une personne qui allait dans la même direction.

C'est alors qu'une voix me répondit, "mais c'est avec plaisir que je l'accompagnerais".

En me retournant j'étais nez à nez avec David, souriant comme à l'accoutumé. Et c'est avec la plus grande des simplicités que nous nous sommes rendus à la sortie pour attendre le taxi, en parlant comme-ci nous nous connaissions depuis longtemps.

 

Nous nous sommes recroisés le lendemain à l'heure du déjeuner, j'étais accompagnée de deux personnes et il nous a le plus simplement du monde proposé de se joindre à nous...

 

Avec lui j'ai appris que la qualité primordiale selon lui pour être un bon thérapeute EMDR était en plus des compétences: la gentillesse.

 

Comment ne pas éprouver un douloureux sentiment de tristesse quand de tels êtres s'en vont si tôt ? Toute notre communauté EMDR est en deuil, et au fil des jours des messages tous aussi poignants les uns que les autres se sont succédés. Il y a eu, des "au revoir", des remerciements, de très beaux messages. Parmi ceux qui m'ont le plus émus, ce "nous faisons tous partis d'un circle of love" de Jacques Roques, le "Il y a des lieux de nous même où seules les larmes peuvent aller, c'est ce que j'éprouve maintenant" de Gérard Ostermann, et le "tu nous as tous tellement aimé (e)s" de Jean Sandretto.

 

Son dernier livre testament, "On peut se dire au revoir plusieurs fois" est bouleversant, emprunt de ses peurs, doutes et espoirs. Il nous livre "qu'il ne voudrait pas que sa mort jette le discrédit sur sa méthode anti-cancer. Je suis un cas clinique dit-il encore, je vis et je respire mon livre, mais je ne me suis pas ménagé, grisé par le succès, je me suis cru invincible et j'ai parcouru l'Europe en enchainant voyages et conférences. Je n'ai pas tenu compte du facteur stress et surmenage qui est essentiel en plus de l'alimentation".

 

David a vécu intensément, tel ces feux d'artifices qui brillent, nous émerveillent et s'éteignent nous laissant des souvenirs inoubliables.

 

Avec lui nous perdons un grand homme de savoir-faire et de savoir-être dans tous les sens du terme.
Le vide qu'il nous laisse et le manque sera présent pendant longtemps encore, Il nous manquera beaucoup...

 

Puisse la voie qu'il nous a ouvert se poursuivre et son exemple nous donner la leçon d'humilité  qui nous fait si souvent défaut, et surtout nous rappeler de ne pas oublier qu'il est important de prendre soin et d'être gentils avec nous-même et avec les personnes que nous aimons.

 

Merci David pour tout ce que tu nous as donné de ton vivant et pour ces parties de toi que tu nous laisses et qui accompagneront nos cœurs quand nous lirons ou relirons tes livres.

Au revoir David.

 

Marie-Agnès Thulliez

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article